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A et B est un jeu en ligne toujours actif, créé lors du premier
confinement du 26 mars au 8 mai 2020.
Les règles sont simples. Il s’agit de commenter 15 assemblages d’illustrations tirées du cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure. Les personnes qui jouent doivent leur donner un titre et les accompagner d’un texte court (300 signes maximum) en remplissant le formulaire et l’envoyer. Les participant.e.s découvrirent ainsi au fil des semaines, les titres et les textes de toutes celles et ceux
qui se sont prêtés au jeu.

Christophe B-E., qui connaît bien mon travail, me dit un jour :
« – Je vais te présenter quelqu’un qui travaille sur le langage…
Comme toi !
– Je travaille sur le langage moi ? »
C’est ainsi que j’ai rencontré Olivier B., à l’époque chercheur au« LLL »d’Orléans. Olivier étudiait, entre autre, le traitement et l’exploitation des corpus oraux, dans toutes leurs dimensions. Parole émancipée, langage exclusif, conversation libre, l’étude du langage à partir de portraits sonores… C’était ce que je pratiquais déjà (sans le savoir) dans mes « Autoportraits collectifs ».


Ça tombait bien, moi qui ai troqué depuis longtemps les techniques conventionnelles d’atelier (peintures, sculptures…) pour utiliser la voix et le langage comme sculpture éphémère et, sur ce projet, une certaine forme d’écriture exclusive et participative.

• Écrivez un titre et quelques mots sous un assemblage dans la page dessin à formulaire.

• Dans la page dessin formulé découvrez l’imagination , le savoir et l’humour de nos contemporain.e.s.

• Lisez des extraits choisis entourant les dessins-schémas dans le Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure.

• et pourquoi des poissons ?

La pêche aux mots commence le 26 mars, dix jours à peine après le début du confinement hexagonal pour cause de Covid-19. Et le pic de participation est atteint quatre jours plus tard, les dessins formulés pleuvent pour atteindre assez vite un plateau. En dents de scie pendant une quinzaine de jours, la participation suit tout de même la pente descendante du virus. Pour ce dernier, on ne peut bien sûr que s’en satisfaire. Pourtant un brin de nostalgie nous envahit à l’annonce de la nouvelle cadence : on devra se résoudre à ne chercher l’inspiration face aux dessins à formulaire qu’une seule et bonne fois par semaine. 24 avril, 1er mai, 8 mai : les échéances s’espacent et ces trois derniers coups sonnent le glas d’une bulle d’imagination partagée… Heureusement, les nouveaux venus – trieurs de courriels amassés ou travailleurs ex-confinés – peuvent encore aujourd’hui se jeter à corps perdu dans l’entreprise A et B. Mais ils n’auront pas connu la douce sensation de participer à cette belle et régulière pente descendante. (par T.C.)